– Tiens salut Eric
– Eh ! salut Stéphane, comment vas-tu ?
– Ah ! je suis un peu déprimé en ce moment !
– Ah bon ? C’est à cause de la crise ?
– La crise ? non ! Du travail j’en ai, et j’en suis même très content. En fait je viens de terminer une expérience passionnante. Nous avons expérimenté les méthodes agiles dans mon entreprise. C’est extraordinaire ! J’aime à nouveau mon métier de programmeur. J’ai enfin un cadre valorisant pour faire le métier que j’aime. Je me sens efficace et le client est content du produit.
Ce que je trouve particulièrement motivant ! Enfin, j’ai pu rencontrer mon client et lui montrer ce que je sais faire. Ca n’a pas été toujours facile. Nous avons dû apprendre à nous connaître, mais le jeu en a valu la chandelle. Maintenant je comprends facilement ses enjeux et je sais qu’il connaît mes contraintes. Notre relation de travail est une relation d’adultes qui cherchent ensemble à réaliser une belle chose, un beau programme, utile et pratique.
– Mais pourquoi es-tu déprimé ?
– … Oh… après tant d’enthousiasme, je me sens vraiment con. La direction a décidé que notre projet était un échec !
Ce que je viens d’écrire ci-dessus est de la science-fiction. Toute ressemblance avec des événements ou des personnes ayant existé est tout à fait fortuite. En effet, ce n’est que ma peur qui m’inspire.
On m’a très récemment posé la question suivante : “Mais comment prouver que les méthodes agiles vont améliorer notre système de production ?”
Si j’étais directeur en position de prendre ce genre de décision voilà comment je m’y prendrais. Je choisirais dans mon entreprise des personnes en lesquelles j’ai confiance. C’est à dire des personnes que je connais pour avoir déjà réussi de belles choses et au jugement desquelles je peux me fier. Je leur ferais ensuite réaliser un projet en mode agile. Pour juger, je leur demanderais simplement ensuite si c’était mieux comme ça.
Peut-être que je pourrais prendre des personnes dans mon équipe d’architecture ! En plus, pour une fois, ça leur ferait mettre en pratique leur compétences.
Avec la conjoncture actuelle, la maîtrise d’ouvrage ne focalise que sur les coûts. Il faut réduire les coûts ! Mais bien dépenser son argent, n’est-ce pas une manière de réduire les coûts ? L’agilité apporte ça. Un meilleur taux de réussite globale des projets. Vous voulez des chiffres ? Faites plutôt l’expérience que j’ai décrite ci-dessus.